Événements | 6 octobre 2021
Au sein de la philosophie de la religion, on rencontre inévitablement la question de l’analogie qui traverse de part en part la théologie chrétienne comme aussi toute "théo-logie", c’est-à-dire toute tentative de parler de Dieu. De quel droit ou de quelle manière des mots qui relèvent de notre réalité ou de notre monde peuvent-ils être utilisés et mobilisés si l'on pense que Dieu dépasse du tout au tout notre monde, notre réalité, tout en y entrant à travers ce qui relève d’actes de langage ? Or ce type de mobilisation de mots tout à fait usuels et communs est bien ce qui est fait constamment. Parler de la « bonté » de Dieu ou de sa « colère », invoquer Dieu comme « Père » ou parler d’une « action » de Dieu implique à chaque fois de recourir à la dimension analogique du langage. Ce qu’il y a de plus quotidien et de plus ordinaire s’en trouve appelé à désigner un Dieu dont on soutient par ailleurs qu'il échappe du tout au tout au quotidien et à l’ordinaire – sans y être toutefois étranger.
Le présent colloque de théologie systématique mobilisant des ressources de philosophie de la religion cherche ainsi à poser une question de fond concernant tout discours qui aspire à prendre Dieu pour objet et à dire quelque chose à son sujet. Pour le formuler de manière ramassée : l’indicible peut-il être dit ? Cette réunion scientifique participe à la formation des doctorants en théologie des Facultés de théologie de Suisse romande. Elle abordera la thématique de manière transversale et large, en lien avec les débats théologiques et philosophiques du siècle passé ainsi que des figures plus anciennes. Plusieurs experts reconnus sur un plan international participeront aux échanges.
Lieu : Convict Salesianum
Avec des interventions de (entre autres) : John Betz, Joachim Negel, Grégory Solari.